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Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/260

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ses disciples qu’à l’aide de sa bibliothèque et de son enseignement oral. Quant au moyen d’action fourni par la presse périodique, il n’avait point présenté jusqu’à ce jour une chance appréciable de succès. Ce fait a une explication naturelle : l’école ne pouvait guère recruter des rédacteurs ou des abonnés parmi ses adhérents. Ceux-ci, en effet, se composent surtout d’hommes absorbés par la pratique d’un art usuel ; ils trouvent difficilement le temps nécessaire pour donner l’enseignement de la science sociale ; d’un autre côté, ils n’ont guère besoin de le recevoir, car, subissant eux-mêmes l’état présent de corruption et d’erreur, ils nous ont fourni la matière de notre enseignement, en ce qui touche les conditions de la réforme. Quant aux hommes de loisir qui sont venus à nous, parce qu’ils sentent le besoin de l’ordre, de la liberté, de la nouveauté ou de la tradition, ils espèrent, en général, que nous leur fournirons tôt ou tard le moyen d’établir l’un des quatre gouvernements de leur choix ; mais ils nous secondent peu, quand il s’agit des réformes sociales qui peuvent les servir tous, en fortifiant la nation qu’il s’agit de gouverner. Or tel est le but de la presse périodique que nous voulons organiser : cette presse, si elle est une fois fondée, sera une œuvre nationale qui laissera à chaque parti politique le soin d’assurer son avenir en se mon-