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Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/324

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continue, dans le caractère, les opinions et les coutumes du corps social tout entier. »

Ailleurs encore : « M. Le Play ne pense pas que ce ces maux puissent être attribués exclusivement à certaines formes de gouvernement ou à des constitutions défectueuses ; il leur découvre d’autres causes, plus profondes ; et ces causes, presque invisibles, mais puissantes et toujours agissantes, il les constate et les signale à l’aide des lumières que lui fournissent l’examen attentif des faits et la comparaison de la société française avec les conditions sociales et les usages d’autres nations. » L’auteur de l’article énumère, à ce propos, quelques-unes des idées fausses dont M. Le Play voudrait guérir ses compatriotes : c’est tour à tour la confiance exagérée que l’on fonde sur les progrès des sciences et ceux de l’industrie ; l’erreur où l’on est que de pareils progrès puissent tenir lieu d’un bon état moral, qu’ils puissent même survivre à la perte de la moralité publique ; c’est encore l’ignorance où l’on est, en France, des vraies traditions historiques du pays. Il signale plusieurs conséquences funestes de ces erreurs, notamment les chimériques entreprises de réaction contre des abus, des antagonismes sociaux qui n’ont pas existé ; l’oubli ou l’abandon des principes et des institutions les plus salutaires, qui assurent ailleurs le bien-être et la liberté des populations.

Il faudrait reproduire tout l’article du Saturday Review, si l’on voulait donner une idée complète des formes variées parlesquelles l’écrivain anglais exprime son étonnement de trouver, en M. Le Play, un auteur