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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/110

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Elle rit franchement :

— Non, certes, il ne faut pas demander à cette petite presse parisienne de connaître les crimes avant leur mise en acte.

— Ce serait trop beau, fis-je doctement. En ce cas il y aurait grand soupçon de complicité.

— Bah !… Quoique ce soit peu visible, ne penses-tu pas que certains crimes doivent bien parfois être connus en haut lieu quelque temps avant d’être réalisés.

— Oui, affirmai-je, j’en ai su moi-même, de ceux-là, des crimes diplomatiques.

— Et d’autres, ma foi. Pourquoi voudrais-tu que les personnages occupant des postes éminents aient perdu pour si peu les sentiments de haine, de rancune, de jalousie qui les animaient, comme tous, lorsqu’ils étaient encore de la foule anonyme ?

— C’est juste, dus-je approuver.

— Hé bien, la puissance des moyens dont ils disposent ne les exonère pas de se satisfaire en faisant couler le sang d’autrui. Mais ils usent de moyens plus habiles.