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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/128

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ronflement saccadé. D’un geste rapide je fis alors un crochet qui m’écarta de la distance utile.

La voiture me frôla. Elle était vide L’idée d’un chauffeur prenant à cinquante à l’heure une rue pareille en plein après-midi me sembla extravagante, mais je n’eus toutefois pas idée qu’il y eût là un essai savant et bien combiné d’écrasement.

L’auto s’arrêta, d’un coup de frein solide, devant l’entrée du square de l’Opéra. Le chauffeur ne se retourna pas. Je continuai donc mon chemin sans penser plus à cet événement. J’ai couru assez de risques dans mon passé pour n’en point tenir exacte comptabilité.

Le lendemain, je dus me rendre à l’Emporium. Mon espoir n’était pas disparu de me faire envoyer par Eldyx en quelque pays lointain. J’irais tout aussi bien enquêter sur les plantations de Java, les mines d’or d’Australie, les espoirs commerciaux des Nouvelles-Hébrides ou les pétroles de Sakhaline. Ces questions valent bien les problèmes dont