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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/179

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poussière et les autans, exactement comme au temps des chars romains.

La première semaine de voyages passa comme un éclair. À peine revenus au gîte, nous éprouvâmes le désir de reprendre les chemins. Je conçus pour la première fois le secret amour qui fait à certains oublier le malheur de la gueuserie et de la mendicité, pour, en échange, leur donner cette joie parfaite et sereine d’aller devant soi au hasard. Ceux-là seuls aiment la nature. Ils vivent dans ce spectacle du monde que l’homme des villes cherche en vain à récréer de façon portative, mais que l’errant seul possède bien à lui.

Ah ! certes, l’humanité nomade est la seule qui puisse atteindre au bonheur et à l’amour de la vie…