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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/19

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Mustard. Ç’avait été une soirée charmante. La maîtresse de maison nous faisait goûter en plus des crêpes à la résine de baobab, qui sont une chose exquise, rappelant un peu le condor rôti, dont j’ai mangé en Bolivie. On nous avait promis enfin une prochaine soirée anthropophage, strictement confidentielle bien entendu. Les chefs du mouvement Gouliste exubéraient. Le grand problème était de deviner ce que serait le dîner de cannibale ? Y mangerait-on de la jeune fille, de l’homme fait, de l’enfant ou de la femme de quarante ans ? Les discussions devenaient acharnées. La femme se rôtit, mais l’homme se fait cuire en cocotte. Quant à l’enfant, c’est en gratin dauphinois qu’il réalise toute sa succulence. La jeune fille seule comporte une certaine variété de préparation. Le président du groupe Gouliste parlait d’une cuisine à base d’aubergines qui, selon lui, atteignait l’empyrée des délectations de bouche.

Nous nous séparâmes enfin. Cela se passait à cent mètres de chez moi. Je me diri-