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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/36

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Puis, après un silence :

— Pourquoi vous n’aimez pas. Êtes-vous pudique ?

Cette demande m’ahurit. Décidément, la minuscule enfant était beaucoup plus avertie que je ne l’avais soupçonné.

— Non, je ne suis pas prude, j’imagine.

— Mais vous n’aimez pas cela, hein ?

Elle désignait deux danseuses qui tournoyaient près de nous, impulsées par une musique lente d’instruments à cordes.

L’une était absolument nue, sauf un pagne court, des sandales de cuir doré à hauts talons, un collier de perles, vraisemblablement fausses, et six bracelets.

L’autre avait une jupe de pongée, collante et transparente, avec une sorte de résille dorée qui lui couvrait le torse.

J’eus un sourire :

— Ma petite May, j’ai beaucoup voyagé. J’ai habité des pays où les femmes vivent nues. J’ai vu d’ailleurs en cet état de nature des êtres de toutes les couleurs, en tous lieux. Je dois donc vous dire que si ces deux