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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/53

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— Ne faites pas le gentilhomme discret, je vous prie, ça tournerait mal. Je m’imagine, certes, que May ne s’est pas enfuie par amour pour vous. Comme Adonis, vous n’êtes pas assez épatant. Mais elle est certainement venue ici. Dire qu’elle est descendue du quatrième, chez moi, par une gouttière…

Enfin voilà. Vous savez tout. J’ai passé la soirée d’hier à vous préparer cette petite visite. Maintenant, je vous écoute.

Laconiquement, j’articulai :

— J’ai recueilli May, que vous poursuiviez l’autre jour. Je l’ai menée, sur sa demande, à Suburre. Elle a soupé avec moi. Elle a dansé et m’a laissé en plan. Je ne l’ai plus revue.

— Vous mentez !

— Fichez-moi la paix !

Elle tire de sa poche un petit browning à crosse d’ivoire et me pose le canon sur le front. Je sens le contact froid du métal circulaire.

— Où est May ?

Je suis furieux, et cette femme ne va pas