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Page:Le Sylphe galant et observateur, 1801.djvu/152

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D’un douloureux hymen elle subit l’outrage ;
Ses yeux, des doux plaisirs interprètes charmans,
Ses yeux n’expriment plus que d’horribles tourmens.
Tremblante, évanouie et de larmes baignée,
Nue, aux pâles rayons de Diane indignée,
Elle charme le tigre épris de ses douleurs.
Il gronde, mort, déchire et s’enivre de pleurs ;
Sa langue les recueille et flatte avec rudesse
Son beau col offensé de son âpre caresse.
L’immortelle succombe, et croit aux rangs des morts,
Voir la nuit de l’Erèbe, et le Stix et ses bords,
Et les tristes flambeaux des filles infernales,
Éclairant de son lit les voluptés fatales.

Bel-Rose observait avec une secrette horreur le tableau de ces malheurs de Vénus, lorsque la porte du lieu secret où son magique anneau a pu seul le faire pénétrer, s’entrouve sans bruit et se referme aussitôt avec précaution. Il voit alors paraître six femmes différem-