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Page:Le Sylphe galant et observateur, 1801.djvu/170

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Étaient pour moi des augures flatteurs.
De ces petits détails l’image encor me touche,
Car je suis, j’en conviens, dégoûtés des grandeurs.
Le jour s’était passé comme un vrai jour de fête,
C’est-à-dire, assez tristement.
D’un avide regard dévorant ma conquête,
J’attendais toujours le moment…
Du coucher ? — pardon, oui, mesdames.
Vous devinez, vous lisez dans les âmes,
Et vous interprétez les vouloirs d’un amant.
Ne riez pas encor : croyez moi, patience.
Vous voyez, déjà l’innocence
Aux prises avec le desir,
Et méditant une défense
Qui meurt dans les bras du plaisir.
Je ne me pique pas, je dois en avertir,
D’une si grande diligence.
Remarquez avant, s’il vous plaît,
Une épouse tremblante, un amant inquiet,
Des amis convoitant les charmes
Dont je vais avoir le secret ;
Murmurant, chuchottant, observant mes alarmes,