Mais, Contat, vous avez du bon sens pourtant, vous n’agissez pas sans savoir ce que vous faites ?
Non, ce n’est pas sans raison ; mais je ne puis plus dire quelle raison, en ce moment. Tout à l’heure, cela était si net et si fort !… Voyez-vous, les sentiments de ce peuple résonnent en moi, comme un tonnerre. À présent que je suis séparée de lui, je ne sais plus, je ne sais plus…
Vous étiez folle, simplement. Convenez-en.
Non, non, je suis sûre qu’ils ont raison.
Raison de se révolter contre le Roi, de tuer de braves gens, et de se faire tuer pour rien ?
Ce n’est pas pour rien.
Oh ! je le pense bien ! c’est pour les écus de M. d’Orléans.
Mon cher, vous n’avez pas changé depuis le temps que je vous connais : vous cherchez toujours de petits motifs aux choses.
Je n’appelle pas l’argent un si petit motif pour des gueux qui n’ont rien. En savez-vous de plus fort ?
La Liberté.
Qu’est-ce que cela ?