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Page:Le Tour du monde - 14.djvu/48

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humaines aux funérailles du mikado ou de son épouse, la kisaki, et c’étaient ordinairement de leurs plus proches serviteurs.

L’an 3 avant Jésus-Christ, Nomino Soukouné, sculpteur indigène, ayant appris la mort de la kisaki, eut la généreuse audace d’apporter aux pieds de son souverain des images d’argile qu’il lui proposa de faire jeter dans la tombe de sa royale épouse, à la place des serviteurs voués au funèbre sacrifice. Le mikado accepta l’offre de l’humble modeleur, et donna même à celui-ci un témoignage éclatant de sa satisfaction en changeant son nom de famille en celui de Fasi, « artiste. »

Les lois restèrent, comme elles le sont encore aujourd’hui, plus barbares, plus cruelles que les mœurs. On vit, par exemple, infliger le supplice de la crucifixion à une dame noble, coupable du crime d’adultère.

Quant à l’administration politique, on lui dut toute une série de mesures fort bien conçues pour développer rapidement le génie de la nation et lui donner le sentiment de sa force et de son individualité. Dès l’an 86 avant Jésus-Christ, le souverain fit dresser des tables de recensement de la population, et créer des chantiers de marine.

Au deuxième siècle de notre ère, les États furent divisés en huit cercles administratifs, et ceux-ci en soixante-huit districts.

Palanquin à l’usage du peuple. — Dessin de A. de Neuville d’après une photographie.


Au cinquième siècle, on désigna dans chaque district un greffier chargé de recueillir et d’enregistrer les coutumes et traditions populaires de son arrondissement. Ce fut alors aussi que l’on fixa les noms propres de chaque famille, ainsi que les titres et les surnoms des dynastes de province.

Une route impériale réunit entre elles les principales cités, au nombre de cinq, dans lesquelles le mikado avait successivement transporté sa cour. La plus importante, au septième siècle, était la ville d’Osaka, sur la rive orientale de la mer intérieure.

Cependant, pour donner au pays son unité, tant au point de vue politique qu’à celui de la langue, des lettres, de la civilisation en général, il lui fallait une capitale, et c’est le grand événement qui s’accomplit au huitième siècle par la fondation de Kioto, qui devint peu à peu la ville de prédilection du mikado et sa résidence permanente depuis le douzième siècle.

A. Humbert.

(La suite à La prochaine livraison.)