Page:Le bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles - 1772.pdf/11

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volontés prétendues doivent servir de régies & de loix aux habitans de la. terre ?

Pour démêler les vrais principes de la Mo rale 3 les hommes n’ont besoin ni de Théologie, ni de Révélation, ni de Dieux ; ils n’ont be soin que du Bon-sens : ils n’ont qu’à rentrer en eux-mêmes ; réfléchir sur leur propre na ture, cousulter leurs intérêts sensibles ; consi dérer le but de la société ô de chacun des membres qui la composent ; & ils reconnoîtront aisément que la vertu est l’avantage, & que la vice est le dommage des Etres de leur espece. Disons aux hommes d’être justes, bienfaisants , modérés , non parce que leurs Dieux /’exigent , mais parce qu’il faut plaire aux hommes : disons leur de s’abste nir du vice & du crime > non parce qu’on sera puni dans l’autre monde , mais parce qu’on en porte la peine dans le monde* oh l’on est% 11 y a , dit un grand homme , des moyens pour empêcher les crimes ; ce sont les pei nes : il y en a pour changer les mœurs ; ce sont les bons exemples[1].

La vérité est fimplc , l’erreur est compli quée , peu sûre dans sa marche & remplie de détours ; la voix de la nature est intelligible , celle du mensonge est ambiguë , énigmatique, mystérieuse ; le chemin de la vérité est droit, celui de l’imposture est oblique & ténébreux ; cette vérité toujours nécessaire à l’homme est (*) Montesquieu.

  1. Montesquieu