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Page:Le courrier extraordinaire des fouteurs ecclésiastiques, 1872.djvu/29

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LE COURRIER

Cette vieille bougresse nonchalamment étendue sur un canapé, avait brocardé son sot individu de rubans nationaux ; elle feignait de dormir ; mais la grosse garce avait son but en tête, et je n’en fus pas la dupe. Domptant ma répugnance, j’énumérai ce qu’elle affectait de me découvrir, et voici le total de ce que j’aperçus.

D’abord, une jambe desséchée, une cuisse mollasse recouverte d’une peau ridée, au haut de laquelle était un ventre plissé et replissé ; mais ce n’est pas tout, cher abbé ; sa vaste conasse, ouverte par sa position, ne présentait à mon vit qu’un gouffre où il allait s’engloutir. Te ferai-je la description de cet Etna, qui vomissait tous les feux de la paillardise ? Quelques poils gris épars par ci, par là, n’offraient plus à mes yeux qu’une aride forêt, sur laquelle l’œil ne s’arrête qu’à regret ; des tétons pendants ; en un mot, tout ce qu’il fallait pour faire débander l’homme le moins délicat. Très-certainement je n’aurais pas tenté l’aventure, si cette vieille fouteuse ne m’avait provoqué. Je lui dois quelques égards en faveur des bijoux qu’elle m’a donnés depuis plusieurs années. Je bravai donc le dégoût, et la laissai faire ; d’abord, elle me prit la main, qu’elle posa sur sa cuisse, et ensuite me déboutonnant, elle tira le docteur, qui était dans un piètre état ; puis m’engageant à l’embrasser, elle glissa sa langue dans ma bouche ; quelques chicots qui lui restent, lui servirent à mordiller la mienne, et par de vigoureuses secousses, elle parvint, sinon à me faire bander totalement, au moins à me mettre en état de satisfaire ses lubriques