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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/176

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soir, me dit M. Li en me reconduisant. Ils donnent précisément une représentation dans un théâtre de la ville. Rejoignez-nous.

Je viens d’y passer un quart d’heure. Les spectateurs, composés en majeure partie des familles, boivent, fument, mangent et s’éventent. De tout petits sont là, amenés par leur mère, et qui regardent, les yeux agrandis : l’impression tout à la fois d’un spectacle de patronage et d’un Wonderland pour enfants.

Les jeunes gens que j’avais vus le matin en tenue de travail arborent à présent des costumes rutilants. Aucun décor qu’un paravent et nul meuble qu’un fauteuil. Certains acteurs semblent porter des masques, tant les lignes sont grimaçantes dans leur maquillage épais. Leur sérieux, leur dignité et leur expérience enchantent les assistants qui poussent leurs « Ollé » gutturaux. Quelques-uns des artistes ont déjà conquis la faveur du public. Quelques-unes aussi.