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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/192

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théâtre en plein vent, des marchands de coquillages, d’épices, de jouets, de fromages, des comptoirs de soieries, de tapis, des cuisines qui sont des restaurants, des cordonneries, des curios, des pâtisseries, des coiffeurs et d’étranges pharmacies avec des recettes millénaires, des talismans et des philtres d’amour. Il y a des librairies, des miroitiers, des fleuristes, un combat de coqs, des poissonniers et un garage d’oiseaux.

Un velum abrite le marché et des pistes entre les échoppes s’entrecroisent, encombrées de porteurs, de coolies, de dames polychromes, de dandys portant robe blanche et feutre américain, d’enfants qui pissent, de chiens crasseux, de singsong girls, d’éphèbes fardés, de grosses commères alourdies de corbeilles de fibre et qu’escorte une marmaille accrochée à leurs pantalons.

Toute cette foule joue de l’éventail, piaille, se coudoie sans se bousculer, glisse à pas indolents, marchande et, des heures durant, s’attarde chez les libraires ou aux cuisines. Délaissant leurs comptoirs les commerçants se font visite et s’installent.

Des rais de soleil éclairent la cohue