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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/223

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Protocole



Q ue pensez-vous, Monsieur, de notre « tyrannique » occupation en Mandchourie ?

Le Consul général du Japon, chez qui je dîne, me pose cette question sur un ton dont la politesse n’exclut pas l’ironie. Il y a longtemps qu’à ce sujet ma religion est éclairée. Sans doute j’ai pu constater à Moukden même certaines répressions brutales, voire expéditives, mais dans ce pays bouleversé par l’anarchie, le Japon représente l’ordre, la sécurité et, dans ces régions dévastées par les épidémies, l’hygiène. Pour tout dire, le Japon c’est la civilisation.

— Je pense, dis-je, que vous avez parfois la main un peu lourde. À cela près j’estime que si les Japonais n’étaient pas installés ici il conviendrait de les y inviter.

Les convives, tous Japonais, ont un sourire surpris.

— Je croyais, s’écrie le Consul, que les