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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/95

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Mon Coolie



Voici deux semaines que, transpirant sous des orages secs ou sous d’ardentes trombes d’eau, j’exerce à Pékin le métier de touriste. Éreinté mais ébloui, j’ai visité la Grande Muraille et le tombeau des Minghs, les Temples des Collines et le Temple du Ciel. Je me suis promené dans les jardins du Palais d’Été et j’ai vécu dans les palais de la Cité interdite. À présent, j’en ai fini avec le tourisme officiel. Ma paresse qu’aggrave l’été chinois n’a plus rien à se reprocher.

Enfin, je vais pouvoir errer à ma guise, admirer à ma façon, choisir ! À force de vouloir tout visiter, l’on finit par ne plus rien voir.

Ce matin-là, je me réveille tôt : un restant de pensum touristique. Un vent jaune de Mongolie secoue les arbres de l’avenue. De ma fenêtre, j’aperçois à travers la poussière les toits de la cité violette. Leurs tui-