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Page:Le roman de la luxure, tomes 3 et 4, Miss Frankland - Les mystères du presbytères, 1925.djvu/214

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vrer tout à coup ses sens, me prit par le bras, et nous nous hâtâmes pour rejoindre son fils, car, ainsi qu’on peut le supposer, elle s’était naturellement attardée derrière avec intention pour leur permettre de nous perdre de vue, afin de pouvoir satisfaire son ardent désir de m’embrasser de suite.

Elle ne me dit pas une seule parole jusqu’à ce que nous les aperçûmes, nous avions l’air de flâner d’une très innocente manière. Mais Henry, par la suite, me raconta qu’ayant vu la manière dont sa mère s’était subitement arrêtée à la vue de ma pine, qu’il savait que je m’était proposé de lui montrer, il nous avait épiés à travers le bosquet et avait remarqué ensuite son entraînement vers moi ainsi que sa démarche pleine d’abandon. Il avait déjà tourné le coin et n’était déjà plus en vue lorsque sa mère s’était arrêtée pour m’embrasser, comme je viens de le décrire.

Il pensa qu’elle ne mettrait plus aucune hâte pour le suivre. Aussi s’éloignant rapidement avec sa cousine, il prit sur nous une grande avance et choisissant une place d’où il pût, à travers le buisson, nous voir venir, il s’assit sur un siège de jardin et fit asseoir sa cousine sur ses genoux, lui demandant si elle ne regrettait pas leur soudaine séparation après leur dernière entrevue si délicieuse, lui racontant que sa mère les avait vus et que c’était pour cette raison qu’elle l’avait mis pensionnaire chez le pasteur. Elle fut extraordinairement surprise à cette nouvelle, car sa tante ne lui en avait jamais dit un mot et qu’elle avait