Aller au contenu

Page:Le vol sans battement.pdf/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
239
APPAREILS AÉRIENS

caine, les mêmes oiseaux que celui qui est décrit page 168 au tableau Aquila, sous le nom de Pandion fluvialis[1].

J’ai toujours affiché un culte spécial pour le grand vautour, mais je dois dire que depuis ce jour mon admiration est partagée : cet oiseau en a accaparé la bonne moitié.

Voici, autant qu’il est possible de dépeindre le mouvement avec des mots, comment se meut dans les airs ce brillant voilier.

La brise était faible : vent de sept à huit mètres à peu près. Après quelques battements pour les enlever des bords plats du fleuve, ils se mirent à planer. Quelques cercles les transportèrent à une cinquantaine de mètres de hauteur, et c’est à partir de ce point qu’ils employèrent le vol particulier que je vais décrire et qui leur est, pour moi, absolument spécial.

Sans jamais se retourner, ils tinrent tête au vent, avançant sur lui sans jamais donner un coup d’ailes, et, à certains moments, présentaient très franchement un angle qui les élevait de dix à vingt mètres ; puis, sans baisser, repartaient contre le courant d’air. Cet exhaussement avait lieu environ toutes les deux ou trois minutes ; il concordait probablement avec une onde de vent rapide qui passait, que l’oiseau utilisait pour s’élever.

Ils montèrent ainsi tellement haut, que je les perdis de vue, mais on comprenait à leurs cris qu’ils descen-

  1. Les caractéristiques données pour cet oiseau au tableau dont il s’agit sont :
    Allure V. O ; poids en grammes : 1270 ; surface : 0.329.178 ; envergure 1.548 ; largeur moyenne : 0.24 ; proportions : 6.45 : 1 ; 1 gramme est porté par 0.000259 ; 1 mètre carré porte : 3.797 ; 80 kilogs sont portés par 20ᵐ79.
    Ces chiffres sont obtenus par application de la méthode décrite à la page 33.