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Page:Le vol sans battement.pdf/306

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LE VOL SANS BATTEMENT

plane de passer du plan de chute au plan de parcours horizontal est trop grande. Il faut 25 mètres au moins à un aéroplane de cette taille pour se retourner assez lentement pour avoir conservé la vitesse qu’il faut posséder pour pouvoir planer. Il est à craindre l’intervention inconsciente causée par la peur. Si l’expérience pouvait se faire en ne laissant pas à l’homme la possibilité d’intervenir, le danger serait à peu près écarté ; il ne resterait que celui d’une culbute possible quand l’aéroplane affleure l’eau. Qu’est ce bain comparé à la chute de De Groof ou à l’abordage expérimenté en terre ferme ! N’importe, je reconnais que cette hauteur est effrayante et que ce seul effet est un défaut.

Le procédé d’enlèvement au repos est bien moins effrayant que tous ces exercices dangereux.

Pour avoir chance de réussir, il faut un aéroplane à grande envergure, dans la proportion pour le moins de 6 : 1.

Il faut l’essayer en été, quand l’eau est chaude, car la première séance ne sera qu’une suite de bains successifs et il s’agit qu’ils ne soient pas désagréables.

Procéder en eau profonde, le corps de l’homme et l’aéroplane disposés pour flotter d’une manière exacte. Il n’y a donc pas à songer à nager plus ou moins bien : le danger de se noyer est éliminé.

Puis prendre un petit bateau ponté, afin de n’être pas enfoncé dans le fond de l’embarcation.

N’expérimenter que par un vent capable d’enlever.

L’acte à produire est celui-ci : ouvrir les ailes, c’est-à-dire transporter les pointes en avant d’une quantité suffisante pour se faire enlever par le vent. Par ce seul

    chute. Lorsqu’il se sera bien retourné, qu’il sera réglé de manière a produire une course horizontale satisfaisante, je me mettrai à la place du poids d’essai, et je me livrerai à mon tour à la chute ». L’Empire de l’air, p. 256