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Page:Le vol sans battement.pdf/63

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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

l’enfant, qui lui donne la force de rester debout, de rouler et même de franchir des élévations.

« Si le coup de vent se produit dans la partie où l’oiseau va avec le vent, c’est le coup de baguette que le cerveau reçoit par derrière ; c’est de la vitesse emmagasinée, c’est autant de chute économisée, donc bénéfice pour l’oiseau d’autant.

« Si c’est dans la partie du rond où l’oiseau fait face au courant d’air, c’est son sol de glissement qui est l’air, qui se projette sur lui, et le force comme résultante à s’élever : donc encore bénéfice qu’il ne doit pas à l’action de la chute.

« Si le coup de vent le prend en travers-arrière, en travers-avant, c’est toujours un apport d’action ; c’est toujours un 1ancé, une poussée qui lui est imprimée par une force étrangère à lui-même, et dont il profite ; ou une économie de parcours, qui se traduit encore à son avoir par un exhaussement.

« Mais, au fait, toutes ces explications ne sont utiles que pour les curieux ; elles ne prouvent ni ne jugent rien qu’on comprenne, qu’on s’explique mathématiquement une manœuvre ou qu’on n’y parvienne pas, le résultat est le même ; il n’en reste pas moins la leçon du maître omnipotent, omniscient, qui dit : si vous me comprenez, tant mieux ; si vous ne me comprenez pas, tant pis ; mais en tous cas, c’est comme cela que cela s’opère !… Je vous le démontre, la journée entière, non pas dans les ténèbres, mais en pleine nue ; et si vous ne voulez pas profiter de la leçon, c’est que vous avez juré de ne jamais venir me rejoindre.

« Ainsi agit l’oiseau !… »

La démonstration de Mouillard saisissait l’esprit, tant sa description donnait l’évocation même du mouvement de l’oiseau ; pour des esprits prévenus, elle péchait de ne donner que cela.