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LE VOL SANS BATTEMENT

Biot, etc… À quoi ressemble Monsieur Chanute, que vous avez rencontré au Congrès ?

Maintenant, bien cher Monsieur, je voudrais vous prier de me rendre un service. Voici de quoi il s’agit.

Je suppose, d’après un mot de Djewaitsky, que vous habitez Marseille. Là vous êtes bien placé pour pouvoir me renseigner.

Parmi les capitaines que vous voyez, il doit s’en trouver qui ont pêché la baleine, le cachalot, les souffleurs. Je désirerais bien savoir pourquoi il ne se monte pas de bâtiments pêcheurs pour prendre les souffleurs de la Méditerranée.

Je sais de visu qu’il y en a et de très gros.

En 1882, j’ai vu 30 jets à la fois. Le dos d’un d’eux, que j’ai pu voir, avait la grosseur d’un brick renversé.

Je me suis laissé dire, sur le bateau, que c’était l’incertitude de les rencontrer sur un point qui empêche leur poursuite. Je vous prie donc de faire causer ces Messieurs sur ce sujet, et d’être assez bon de me renseigner.

La raison de cette nécessité est que, dans mes nombreuses idées, ne suivant pas les sentiers battus, j’en ai une qui faciliterait singulièrement cette recherche si rareté est la cause qui empêche cette industrie. Si vous pouvez y joindre quelques autres renseignements, comme procédés nouveaux de pêche, valeur de l’huile de la cétine et autres, cela n’empêcherait pas de travailler la tête à vide.

Un mot sur ma personne.

Je vais toujours de mieux en mieux. Si cela continue je finirai par me remettre complètement. Je suis toujours au même coin et au même cran que vous m’avez vu. Les antiquités vont mal, mais la droguerie beaucoup mieux. Je touche à la pension alimentaire assurée.

Madame Borelli se porte toujours comme un charme et son mari aussi.

J’espère que la présente vous rencontrera et surtout en bonne santé.

Je vous serre, bien cher Monsieur, très affectueusement la main.

L. Mouillard.