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LE VOL SANS BATTEMENT

position, mais leur permettaient, sous l’action d’un effort de la main, de tourner sur eux-mêmes. Comme les gros bouts dépassaient d’un mètre environ chaque douille, ils servaient en même temps d’organes de direction pour l’avance ou le recul des extrémités des ailes. Ces deux barres venaient presque toucher la poitrine de l’aviateur, qui s’en servait pour porter les pointes des ailes en avant ou en arrière, suivant les besoins de l’équilibre vertical. En même temps on pouvait, en les tordant, les faire tourner sur eux-mêmes dans leurs douilles, par conséquent, porter leurs extrémités en l’air. La courbure de ces bambous faisait que la toile fixée sur eux formait alors un plan relevé, allant du premier au second bambou ; plan qui devenait différent de celui du reste de l’aile.

« Il est clair que l’aile qui présentait ce plan de relèvement ne fendait plus aussi facilement l’air que celle qui était restée intacjte, cette aile déformée restait donc en retard sur l’autre, c’était l’effet cherché.

« À l’article Gouvernail vertical je parle d’une autre variante de direction horizontale. Il y a cent moyens différents à employer, qui tous produisent cet effet, hors duquel on va à peu de chose près horizontalement, où le vent veut bien vous pousser ».

Ce n’est donc pas à un dispositif précis de réalisation mécanique de cette déformation que s’arrête l’invention de Mouillard. Il en imagine plusieurs qui sont d’ailleurs les plus fréquemment employés de nos jours encore. Ce qu’il a découvert, c’est le principe même, et ce qu’il a démontré, c’est l’utilité du gauchissement dans sa généralité la plus large.


Pourquoi aurait-il hésité à livrer une telle découverte à Chanute ? Sans doute il a encore bien peu entendu parler de cet ingénieur, il ne le connaît pas.