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Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/481

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pas, par excellence et tout naturellement, un être sportif, c’est-à-dire un être à forces croissantes et chez qui l’effervescence chaque jour plus grande de la vie provoque un débordement d’énergie utilisable ? Pensez que chaque jour l’enfant gagne en poids, en taille, en muscles. Quel motif d’ivresse physique ! Quel beau terrain de culture sportive !

Sans compter que l’enfant a le goût inné, l’intuition, la passion du sport, que tous ses amusements sont sportifs, qu’il court en jouant plus volontiers qu’il ne marche, et que l’exercice rationnel que nous lui demandons ne sera pas un devoir, mais une distraction, une récréation, une partie de plaisir.

Plaisir qui nécessite quelques dépenses, dira-t-on.

En effet, mais outre que ces frais peuvent être couverts par de très minimes cotisations, n’est-il pas facile de trouver, dans chaque quartier comme dans chaque village, quelque fervent de nos idées qui Sera trop heureux d’aider à leur application en fournissant un ballon de football ou des raquettes de tennis, ou bien en dotant de quelques pièces blanches telle course disputée le long des routes ou à travers champs ?

Que l’instituteur cherche et il trouvera. Qu’il agisse et il réussira. Qu’il prêche d’exemple, qu’il convainque ses collègues, qu’après avoir entraîné son école, il organise de village à village des luttes et des matches, qu’il exige de la commune l’attribution de terrains spéciaux, la place ne manque pas, qu’il frappe à toutes les portes, qu’il sollicite les souscriptions, qu’il forme des jurys, des comités de patronage, des réunions de compétences (pour avoir l’air de compétents, que de gens dénoueraient les cordons de leur bourse ! et n’est-ce pas l’essentiel ?)