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Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/135

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ARMELLE ET CLAUDE

tête, elle rencontra ses yeux qui la fixaient audacieusement.

Elle frémit jusqu’au plus profond d’elle-même. Il lui sembla recevoir du dehors des richesses de force, de sang et de joie. Son embarras se dissipa, et elle ne résista plus à la grande effervescence qui vibrait autour d’eux. Il répéta les mots déjà dits à Succinio :

— Comme vous êtes belle, Armelle !

Ils allaient plus loin cette fois, au delà de leur premier sens esthétique, et s’adressaient à la femme, principe de séduction et de volupté. Elle se raidit dans une pose d’orgueil.

— Oui, Armelle, soyez fière de votre beauté. Pourquoi pourrait-on l’être de son esprit et non de sa forme ? L’un et l’autre nous viennent du hasard, et nous devons nous réjouir de tout ce qu’il nous décerne de beau.

Ces paroles avaient également une signification nouvelle, et la jeune fille savait bien qu’il chantait, autant que les louanges de sa figure, l’attrait et la splendeur de son