Aller au contenu

Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
198
ARMELLE ET CLAUDE

elle n’a pas le droit de se laisser aimer. » Oh ! si vous saviez ce que j’ai fait… je vous ai surveillée, je me suis dissimulé dans l’ombre comme un espion.

Elle lui ferma la bouche avec sa main.

— Taisez-vous, Claude, ce sont de vilains mots… parlons de moi… j’ai eu mes torts aussi…

— Des torts, Armelle ?.. un peu de coquetterie peut-être… vous saviez qu’il vous aimerait…

— Je le savais, cependant je ne me croyais pas répréhensible. On a travesti les choses les plus pures. Est-ce mal d’éveiller chez un enfant l’amour qui peut devenir le germe de belles actions auxquelles sa nature était sans doute réfractaire ?

— Non, ce n’est pas mal, mais pourquoi m’avoir caché la venue de Paul, l’autre soir ? pourquoi se traînait-il à vos pieds ?

— J’ai menti, Claude, parce que je devinais votre souffrance et que je voulais y mettre terme, et il se traînait à mes pieds parce que je lui défendais de revenir.