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Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/217

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XVIII


La neige avait fondu. Les choses reprirent leur aspect, mais combien piteux et sali ! Le squelette des arbres dégouttait misérablement. Des ruisseaux de boue sillonnaient les chemins. Les cônes de sel portaient à leur flanc comme des guenilles noires, et, çà et là, de la suie traînait sur des bandes de neige plus opiniâtre. Ainsi retrouvèrent-ils leurs rêves souillés et lamentables.

En une minute d’aberration, ils les avaient trahis pour courir après des joies interdites. Ils avaient élu vertu le mensonge d’amour contre lequel ils s’étaient insurgés si vaillamment. Excédés de fatigue, ils avaient cherché dans les bras l’un de l’autre un peu