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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/101

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mon amie, madame rollet

connue, rencontrée chaque jour. On n’abordait plus Gaspard sans lui demander :

— Et votre amie, Mme Rollet, comment va-t-elle ?

Il remerciait chaleureusement et ne marchandait pas les détails sur la santé de son amie.

Une certaine jalousie qu’il sentait autour de lui, chez les hobereaux surtout, mit le comble à son contentement.

La conversation pourtant ne variait guère entre Gaspard et Mme Rollet. Lui, causait de ses fermes, de la valeur de ses terres, de ses récoltes. Joséphine le tenait au courant des moindres scandales du monde galant.

Une fois il s’écria :

— Mais comment sais-tu tout cela, toi qui ne vois personne ?

Elle fut stupéfaite et ne répondit pas. Il s’imaginait en effet, sans toutefois approfondir ce sujet, qu’il n’avait pas de rival.

Peu à peu ces entretiens perdirent leur animation. La question des fourrages n’intéressa plus Joséphine, et les potins assommèrent Gaspard. Ils ne s’écoutaient plus l’un l’autre, soupiraient, bâillaient, et il advint que, n’ayant plus rien à se