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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/120

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mon amie, madame rollet

des malheurs sans nombre. Que faire ? Il n’y a que la main d’une femme pour guider les premiers pas de l’homme. Et ma chère défunte n’était plus là. C’est sur ces entrefaites que j’eus le bonheur inespéré de faire la connaissance de mon amie, Mme Rollet.

Il gratifia Joséphine d’un regard affectueux, et, toujours maître de son discours qu’il avait souvent récité devant une glace, il poursuivit posément :

— Avant tout, que je remercie cette excellente amie. Je lui dois mes meilleures années, ma tranquillité, la régularité de mon existence, la disparition de mes ennuis. Que je vous loue également, Mme Rollet, de la façon vraiment admirable dont vous avez élevé votre fille. Vous en avez fait une femme accomplie, instruite et digne de vous. Toi aussi, Roger, tu peux être reconnaissant à Mme Rollet des soins qu’elle a eus pour toi. Je n’ai jamais agi sans la consulter, et c’est certes par les conseils intelligents qu’elle m’a prodigués que j’ai réussi, je crois, dans mon œuvre.

Joséphine, accablée de compliments, rougissait et perdait contenance. Elle devinait, fixés sur