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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/166

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les époux dumouchel

Berthe descendit au bras de son mari jusqu’à la Bourse.

Dans la salle des Consuls, où la musique jouait par suite du froid, ils rencontrèrent toutes leurs connaissances. On leur fit une ovation qui les toucha, et ils secouèrent vigoureusement la main de ces amis dévoués. Le beau Lamare accapara Mme Dumouchel. Elle rit beaucoup des fadaises qu’il débita. Quant à François, il fut présenté à un vieil antiquaire comme un collectionneur des plus distingués. Il s’empressa de lui raconter l’histoire de ses deux gravures :

— Pour des amateurs comme nous, ce sont des pièces importantes, des morceaux de valeur dont l’authenticité est hors de doute.

Les époux s’en retournèrent gaîment, allégés de leurs soucis. Tant que l’on aurait autour de soi des cœurs tels que ceux-là, on serait coupable de se laisser abattre.

En rentrant, ils apprirent que l’enfant avait de la fièvre et des convulsions. La nourrice, très inquiète, pleurait. Dumouchel poussa un juron :

— C’est raide, tout de même, on ne peut plus s’absenter tranquillement. Encore un plaisir à rayer !