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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/183

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les époux dumouchel

d’autant plus violemment qu’ils sentaient l’injustice de leurs critiques.

— Ce sont des gens à ne pas fréquenter, conclut François. Leur conduite du reste a quelque chose de louche, de scandaleux. Le mari est relégué au dernier plan, et c’est Turpin qui pérore, qui commande, qui tient vraiment le rôle de maître de maison.

Des rafales sifflaient et secouaient les arbres du boulevard. Des gouttes d’eau tombaient. De loin en loin dansaient des lueurs de réverbère. Rue Bihorel, ces clartés s’espacèrent. Puis, avenue Jeanne-d’Arc, ce fut l’obscurité profonde.

Les Dumouchel n’avançaient que péniblement ; le vent leur coupait l’haleine, mais ils ne cessaient pourtant de gesticuler, de proférer des menaces et juraient d’apprendre la politesse à ces anciens quincailliers.

Et soudain Dumouchel s’arrêta :

— Eh bien, tout ça, c’est de la blague. Je me moque des Renaud et de leurs fêtes, de leurs concerts, de leurs gâteaux, ce n’est pas à eux que j’en veux, ils sont dans leur droit, ces gens. Non, j’en veux à ta gosse ! Je lui en veux de tous les chagrins qui nous accablent, je lui en