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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/241

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un amour

ancêtres en lui, l’espérance du père, qui croit à l’avenir de son fils.

Marthe aimait Georges plus simplement, de tout l’élan de sa chair et de son cœur, de toute sa reconnaissance pour le nouveau lien qu’il établissait entre elle et son amant.

Or, un jour, ouvrant inopinément la porte du salon, M. Terrisse surprit sa femme dans les bras de Jacques.

Il y eut quelques secondes d’une solennité effrayante. Marthe, épouvantée, ne bougea pas, les bras autour du cou de Civialle, comme pour le défendre. Mais le tempérament de M. Terrisse ne le poussait point à la violence. Plutôt ennuyé de cette scène, où il lui fallait prendre une décision immédiate sans avoir le loisir de l’examiner, il ne savait quelles paroles prononcer, ni quelle attitude observer. Une rupture s’imposait, il l’admettait facilement, puis les conséquences de cet acte se révélaient brusquement à lui, sa vie brisée, sa vieillesse morose, son foyer désert. Il hésitait.

Pour gagner du temps, il articula :

— Restez ici, je vous ferai transmettre ma volonté.