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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/25

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la fortune de m. fouque

à tort et à travers, étala les qualités de sa femme, invoqua son honnêteté, la droiture de ses instincts, son passé impeccable et s’attacha surtout à démontrer qu’elle ne lui pardonnerait jamais un tel manque de confiance.

D’un mot Boulard le convainquit :

— Et l’honneur du Cercle, mon ami ? Car enfin vous oubliez que si votre femme est coupable, elle a un complice, que ce complice est parmi nous, et que, par conséquent, nous devons nous mettre sur nos gardes.

Cet argument l’écrasa :

— Mes amis, je m’incline devant vos bons conseils. Si votre aide m’est nécessaire dans cette affaire délicate, soyez sûrs… n’est-ce pas ?…

Il eut un regard fin que les autres ne remarquèrent pas, distribua des poignées de main énergiques, et sortit, l’allure batailleuse.

Derrière lui, Gautier s’écria :

— Ce pauvre Fouque, il en tient.

Cette saillie amusa ces messieurs. Ils s’égayèrent un moment aux dépens de leur infortuné collègue ; puis, abordant un ordre d’idées plus élevé, ils recherchèrent les différents moyens de combattre l’adultère.