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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/279

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le fils aux duramé

C’était un gaillard solide, fat, aux allures communes, au visage rougeaud, à l’accent traînant.

Les Duramé le regardaient avec extase. Ils admiraient ses moindres gestes, ses moindres paroles.

Quant à lui, il leur témoignait une bienveillance un peu dédaigneuse. Il les considérait comme de braves gens, de bons villageois, qui l’avaient élevé, qu’il appelait encore papa et maman par habitude, mais auprès desquels il ne voulait pas croupir longtemps.

Et il songeait à celui qu’il nommait à voix basse son vrai père, à cette famille qu’il devait avoir quelque part, et dont il croyait, dans son orgueil, sentir en lui les instincts nobles, le raffinement de race.


Vers le milieu de son séjour, alors qu’il fumait à la fenêtre et que Victor et sa femme buvaient leur café, il aperçut une voiture qui s’arrêtait devant la barrière de la ferme. Un homme en descendit, poussa la porte et traversa le verger. Les Duramé, avertis, se levèrent. Au même moment, l’individu apparut sur le seuil de la pièce.