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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/281

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le fils aux duramé

pas, Marcel, vous ne refusez pas de me suivre ?

Mais une timidité invincible paralysait le jeune homme. Il avait rêvé une scène plus dramatique une reconnaissance comme elles ont lieu au théâtre. Et tout à coup il se jeta dans les bras de M. de Berville :

— Mon père, mon père, je vous retrouve.

M. de Berville se dégagea doucement et dit avec un sourire :

— Bien, bien, je vois que nous nous entendrons. Apprêtez-vous, je vous emmène.

Césarine bondit entre eux et proféra :

— V’s’en aller ? L’emmener comme ça, not’ Marcel, not’ fils ?

Il répartit, l’air heureux, tout en contemplant ce grand garçon qui vivrait enfin près de lui et dont il ferait un homme.

— Votre fils ! dites plutôt le mien.

Elle s’écria, hors d’elle :

— Vot’ fils, c’ti-là ! Non, j’vas tout raconter, mè, tant pis, j’veux pas qu’i parte.

Victor l’arrêta d’un regard et déclara d’un ton doucereux :

— J’dis pas non, j’dis pas non, mais qu’è qui nous prouve qu’ v’s êtes el pè ?