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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/80

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la fortune de m. fouque

— Je pardonnerai, l’homme public oubliera l’offense faite à l’homme privé.

Julie l’approuva. Devant lui, à moitié nue, elle se coiffait en l’écoutant. Il se tut et l’examina.

— Approche-toi, murmura-t-il tendrement.

Elle s’assit sur le bord du lit. Alors il lui caressa les jambes, le dos, la poitrine, en connaisseur qui apprécie les beautés qu’il touche. Il promenait lentement sa main, vantait la douceur de la peau, la rondeur de certaines formes, la délicatesse des attaches, et soudain il s’écria d’une voix pleine d’indulgence pour le coupable :

— Coquin de Ferrand, il avait du goût, tout de même !

Attendrie, elle soupira :

— Tu trouves, Fouque ?

Il l’attira vers lui et dans un baiser :

— Au moins, c’est bien fini ?

— Oh ! Fouque, une pareille question ! Tu te souviens donc encore de mon erreur ?

Des amis communs aux deux rivaux leur ménagèrent une entrevue au cercle.

M. Fouque fut très digne. Il alla droit à Ferrand :

— Tous mes remercîments, mon cher, c’est à