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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/127

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LA PITIÉ

yant, jamais je ne t’ai senti si loin ! Il me semble… il me semble qu’un mur nous sépare… (Inspectant la scène, inquiète). Et les choses aussi ne sont plus les mêmes… Cette table, Jacques… Elle était toujours en désordre… pourquoi l’as-tu rangée ? (Fébrile). Pourquoi l’as-tu rangée ? (Elle se baisse, ouvre le tiroir et d’une voix sourde). Le tiroir est vide… tes manuscrits… (Elle examine Jacques, puis tout à coup se précipite sur lui avec un grand cri). Non, non, tu n’as pas le droit… je ne t’ai pas trompé… Je te le jure… tu n’as pas le droit de partir… Réponds donc… tu me crois, n’est-ce pas ?

Jacques.

Tout cela importe peu.

Germaine.

Comment ! mais puisque je ne t’ai pas trompé… j’ai voulu voir seulement ce que tu dirais…

Jacques.

Que tu m’aies trompé ou non, ma décision est prise.

Germaine.

Ta décision ?