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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/35

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LA PITIÉ

Jacques.

Par devoir, je te le répète, et avec une pleine et entière conscience. Il y a devant moi, me barrant la route, un être que j’ai aimé, que j’ai choisi, envers lequel je me suis engagé, et qui ne peut vivre sans moi. Dois-je l’écraser ? (Insistant). Réponds, Robert ; je te pose cette question que je me suis posée cent fois dans la paix ou dans l’angoisse, et que j’ai toujours résolue de la même façon : a-t-on le droit de quitter un être pour cela seul qu’il dérange votre destinée ?

Robert, pensivement.

Ma foi, je ne sais pas. Tu présentes les choses d’une manière.

{Germaine entre par la terrasse et s’arrête sur la scène. Les deux hommes, surpris, se taisent).

Scène V

Les mêmes, Germaine.
Germaine.

On peut entrer ?

Robert, se reprenant.

Mais certainement.