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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/55

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LA PITIÉ

Germaine.

Je l’ai brûlé !

Jacques.

Ce n’est pas vrai ! Tu mens ! Tu mens !

Germaine.

Je l’ai brûlé.

Jacques, hors de lui.

Mais c’est abominable ! Non, non, je ne veux pas croire. Comment ! Tu aurais… ? Mais c’était une partie de moi… j’y tenais comme à mes yeux… Non, n’est-ce pas, Germaine, tu ne l’as pas détruit ?

Germaine, sourdement, sa main crispée sur le bras de Jacques.

Tu as écrit cette pièce à mon insu, en cachette, malgré tes serments. Tu l’as écrite pour entrer dans un milieu qui ne me convient pas, pour connaître des femmes, oui des femmes, qui seront tes maîtresses. Et tu l’as lue tout de suite, à la première venue. (Rageusement). Pourquoi l’as-tu lue à Marie-Anne ? Réponds ?… pourquoi ? Cela t’amusait, hein ? un rendez-vous !… le tête-à-tête !… et vous pleuriez ensemble. Mais réponds donc ?…

Jacques, sans colère, plutôt avec un étonnement douloureux.

Alors… tu l’as brûlée ?