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Page:Leblanc - Les Lèvres jointes, paru dans Le Journal et La Lanterne, 1897-1901.djvu/118

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— Je vous veux, Marie-Anne, je vous veux à moi seul… à moi tout seul…

Elle haussa les épaules ironiquement :

— À vous tout seul ! comme si vous étiez le résumé de toutes les perfections, n’est-ce pas ? Hélas ! mon pauvre Guillaume, j’ai envie de vos caresses, c’est bien vrai, et votre force me tente. Mais avec quelle joie je vous tromperais ensuite, avec quelle idée de revanche ! Ne vaut-il pas mieux agir franchement ?

Philippe s’était caché la tête entre les mains. Marie-Anne s’approcha de lui.

— Tu me comprends, toi, n’est-ce pas ?

Il répondit lentement :

— Oui, je te comprends : tu m’aimes…

Elle défaillit et balbutia :

— Ah ! je t’aime ?… Tu crois… oui… peut-être…