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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/112

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LECONTE DE LISLE

de la brochure ces mots curieux, écrit Leconte de Lisle à Rouffet : « Malgré le vif désir que nous avons de nous rendre les interprètes de la jeunesse laborieuse et amie des arts, nous prévenons nos lecteurs que le Comité de Rédaction n’admettra les articles qu’après un examen scrupuleux. » Charles Leconte appartient au comité de Rédaction ; c’est lui qui écrit à Chateaubriand au nom de la revue et Chateaubriand répond une lettre d’encouragement où il dit se souvenir d’avoir vu Leconte de Lisle à Paris avec un de ses compatriotes et félicite les jeunes Bretons de leur effort artistique. Mais, comme cette lettre, largement imprimée, ne dut pas suffire à attirer le public breton, on décida bientôt d’employer à soulager la grande misère l’argent que rapporteraient les abonnements qui étaient de 7 francs, de sorte que l’art fît œuvre utile, humanitaire[1]. Leconte de Lisle trouve à y employer une progressive activité ; la plupart de ses collaborateurs sont paresseux ; il y en a qui sont des « ostrogoths », aussi pour remplir le fascicule, publie-t-il beaucoup, et des vers d’abord, Issa ben Mariam, la Gloire et le siècle, Reddy et Stéphany, les Strophes à Lamennais, des esquisses littéraires : Hoffmann et la satire fantastique, Shéridan et l’art comique en Angleterre, A. Chénier et la poésie lyrique à la fin du XVIIIe siècle ; des nouvelles exotiques : Une peau de tigre qui est un souvenir de son passage au Cap, Mon premier amour en prose, de son enfance à Bourbon ;

  1. « Riches et pauvres, poètes et puissants », dit l’avis au public.