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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/197

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cet amour de l’humanité qui souffre et se lamente, cette admiration filiale du globe où je suis né, Siegel ! Tout cela n’est-il donc pas ? Dieu nous a-t-il créés pour un enfer éternel, avec la vision splendide de notre faiblesse et de notre douleur ? non ! non !


Foi en la Beauté et en la Justice (avec des initiales comme en allemand), mieux en la Beauté juste et la Justice belle, — amour de l’humanité : larges, vivaces, féconds.

Le sentiment de la nature domine la vie morale et même la vie sociale : la femme est « le type humain de la beauté que j’aime dans la nature », et c’est la contemplation de la nature qui, conduisant la beauté dans l’âme, l’en fait jaillir sous forme d’action.


La contemplation constante de la beauté visible et invisible dans la nature, cette seconde ouïe de l’âme, qui prête des chants mélodieux ou sublimes aux diverses formes organiques, cette étincelle qui vivifie le bois et l’argile, développent dans l’âme d’immenses désirs irréalisables, des aspirations généreuses, mais vaines (dit Siegel qui représente le pessimisme en face d’Hermann) vers un but à peine entrevu, un vague besoin d’irrésistible tendresse… C’est la soif de Tantale : prends garde !


La dernière nouvelle, la Princesse Yaso’da, porte en épigraphe ces lignes de Jayadeva : « La destinée des hommes et des femmes est dure… Cela est-il à jamais ? Il y a des sages qui disent : Non ! » qu’éclaire le commentaire de l’auteur : « Cet épisode symbolise sous la forme flottante des