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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/303

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Verse au fond de mon cœur, chantre de Maïonie,
Ce partage des dieux, la paix et l’harmonie.


Il est un peu comme le roi de cette humanité sur laquelle, seule, règne la concorde :


La paix et la bonté, la jsfloire et le génie
Couronnent à la fois ce roi de l’harmonie.


Il est celui qui, traversant les groupes de jeunes gens et de vierges, leur adresse le salut qui porte bonheur[1]. Lui-même, dans cette société où le travail, parce qu’il demeure dans la nature, n’a pas cessé d’être un plaisir collectif, vit heureux et considéré :


Il chante, il règne, il rêve. Il est heureux et sage.


Ses chants, autant que le travail des pasteurs et des moissonneurs sont utiles à la communauté[2].

Ce n’est pas l’Enfance du monde, l’âge de la première grandeur de l’homme enivré de soi-même et de l’univers, âge des Kaïn et même des Khiron, mais plutôt, à vrai dire, la charmante Adolescence du Monde, sa Jeunesse, que Leconte de Lisle personnifia dans son admiration de l’âge grec. Jeunesse, il la célébra toujours comme un état supérieur de force et de félicité, il l’exalta passionnément pour ce qu’elle contient de pur et d’ardent, de calme et de mâle, de généreux et de chaste :


Salut ! ô Jeunesse féconde
Dont les bras contiennent le monde
Dans un divin embrassement !

  1. Khiron.
  2. Thyoné… « Pour prix de mes leçons », etc.