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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/332

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La perfidie anglaise est éclatante :


L’invincible opiniâtreté de la race anglaise triompha une fois encore de la fortune adverse… Le directeur de Chandernagor, respectant la neutralité que devaient garder l’une et l’autre compagnies, avait refusé de joindre un détachement français à l’armée du Çubah en marche vers Calcutta. Clive l’en fit repentir. Aussitôt après la retraite du Çubah les forces anglaises investirent Chandernagor en pleine paix. La ville, surprise et hors d’état de résister, se rendit à d’honorables conditions. Immédiatement, ainsi qu’il était aisé de le prévoir, la parole donnée fut indignement violée. Directeurs, conseillers, employés, officiers et soldats, devaient être libres sur leur promesse de ne pas servir pendant une année : tous furent retenus, emprisonnés et dépouillés. Les propriétés particulières, les maisons et les magasins devaient être respectés : tout fut pillé et brûlé. Mais je n’insiste pas sur le fait spécial de Chandernagor. L’impudente mauvaise foi de la Compagnie Anglaise était dès lors proverbiale dans l’Inde. Nous en étions les dupes éternelles. Ce ne sera pas, du reste, une des observations les moins curieuses de l’histoire, quand l’heure aura sonné de reléguer dans son île la race antihumaine des Anglo-Saxons européens et de fermer cette plaie vive qui ronge le monde, que de démontrer qu’aucun peuple n’a joué une comédie plus humiliante pour les autres nations et n’a moins fait pour la civilisation générale…


Comment les Français répondirent-ils à la perfidie anglaise, au rapt de Chandernagor ? Quand Bussy prit Viçagapatnam, il protégea les habitants contre les vexations particulières.


Il poussa plus loin les procédés généreux, au risque d’exciter les railleries anglaises. Mme Clive, la femme