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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/401

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tisme ; ils avaient précipité l’heure de la Révolution française, dont un célèbre philosophe étranger a dit dans un noble sentiment de solidarité humaine[1] : « Ce fut une glorieuse aurore ! Tous les êtres pensant prirent part à la fête. Une émotion sublime s’empara de toutes les consciences et l’enthousiasme fit vibrer le monde, comme si l’on eût vu pour la première fois la réconciliation du ciel et de la terre ! » Victor Hugo naissait, Messieurs, au moment où notre pays, qui venait de proclamer l’affranchissement du monde, s’abandonnait, dans sa lassitude, à l’homme extraordinaire et néfaste, couché aujourd’hui sous le dôme des Invalides, et qui allait répandre à son tour, qu’il le voulût ou non, les idées révolutionnaires travers l’Europe doublement conquise.

Leconte de Lisle avait alors soixante-neuf ans.

*

Leconte de Lisle avait repris ses réceptions cordiales où se joignaient aux familiers du temps de l’Empire Henri Houssaye, de Guernes, Bourget, P. de Nolhac, Ed. Haraucourt, Henri de Régnier, Pierre Louÿs, de la Tailhède, Robert de Montesquiou, Rostand, Jules Tellier, Paul Hervieu, Charles de Pomairols, Bernard Lazare, Pierre Quillard, Hérold, Dufour, les Berthelot, Franz Servais, Benedictus, Mmes de Bonnières, Gautereau, Judith

  1. Cette citation d’un écrivain étranger dut d’autant plus ressortir que Leconte de Lisle n’en devait faire aucune des Français, à l’encontre des usages académiques les plus vénérables. Dumas lui reprocha d’ailleurs de n’avoir cité ni Musset, ni Lamartine, ni son père.