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Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/29

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La Tête de Kenwarc’h


CHANT DE MORT GALLOIS DU VIe SIÈCLE




Loin du Cap de Penn’hor, où hurlait la mêlée
Sombre comme le rire amer des grandes Eaux,
Bonds sur bonds, queue au vent, crinière échevelée,
Va ! cours, mon bon cheval, en ronflant des naseaux.

Qu’il est sombre, le rire amer des grandes Eaux !

Franchis roc, val, colline et bruyère fleurie.
Sur le funèbre Cap que la mer ronge et bat,
Kenwarc’h le Chevelu, le vieux loup de Kambrie,
Gît, mort, dans la moisson épaisse du combat.

Oh ! le Cap de Penn’hor que la mer ronge et bat !