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Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/235

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moindre, odes, hymnes et paysages, suivent ou précèdent.

Hélène est le développement dramatique et lyrique de la légende bien connue qui explique l’expédition des tribus guerrières de l’Hellade contre la ville sainte d’Ilos. Niobé symbolise une lutte fort ancienne entre les traditions doriques et une théogonie venue de Phrygie. Khiron est l’éducateur des chefs myniens. Depuis le déluge d’Ogygès jusqu’au périple d’Argo, il assiste au déroulement des faits héroïques. Un dernier poème, Bhagavat, indique une voie nouvelle. On a tenté d’y reproduire, au sein de la nature excessive et mystérieuse de l’Inde, le caractère métaphysique et mystique des Ascètes viçnuïtes, en insistant sur le lien étroit qui les rattache aux dogmes buddhistes.

Ces Poèmes, il faut s’y résigner, seront peu goûtés et peu appréciés. Ils porteront, dans un grand nombre d’esprits prévenus ou blessés, la peine des jugements trop sincères qui les précèdent. Des sympathies désirables leur feront défaut, celles des âmes impressionnables qui ne demandent à l’art que le souvenir ou le pressentiment des émotions regrettées ou rêvées. Un tel renoncement a bien ses amertumes secrètes ; mais la destinée de l’intelligence doit l’emporter, et si la poésie est souvent une expiation, le supplice est toujours sacré.