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Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/80

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Et le vieux Mangeur d’homme, alors, grinça des dents,
Nous mordit d’un regard de haine et de famine,
Et, brusque, redressant les jarrets et l’échine,
S’en alla, tête basse et les deux bras pendants.

Fantôme du passé, silencieuse image
D’un peuple mort, fauché par la faim et le fer,
Il s’enfonça dans l’ombre où soupirait la mer
Et disparut le long de la côte sauvage.