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Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/232

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qui m’a nourri, et cette autre est une offrande douloureuse.

Que vois-je ? Quel est ce rassemblement de femmes vêtues de robes noires ? Qu’est-il arrivé ? Quelle calamité nouvelle est tombée sur cette demeure ? Viennent-elles apporter à mon père les libations qui apaisent les morts ? C’est cela, et non autre chose. Il me semble voir, en effet, Èlektra, ma sœur, qui s’avance, chargée d’un grand deuil. Ô Zeus ! donne-moi de venger le meurtre de mon père ! Aide-moi, sois-moi propice ! — Pyladès, sortons du chemin, afin que je sache sûrement quelle est cette supplication de femmes.




Le Chœur des Khoèphores.
Strophe I.

Envoyée de la demeure, je porte des libations en me frappant cruellement de mes mains. Ma joue est ensanglantée des déchirures récentes que mes ongles y ont faites. Mon cœur se repaît sans cesse de lamentations ; et, dans les transports de mes douleurs, je mets en lambeaux mes vêtements, ce péplos noir qui couvre la poitrine de celles qu’afflige une destinée mauvaise.

Antistrophe I.

Voici que la terreur, qui hérisse les cheveux, qui se révèle par les songes, soufflant la colère dans le som-